Face aux nombreuses attaques visant les systèmes d’information, Emmanuel Macron a décidé de mettre en place un campus dédié à la cybersécurité. La mise en œuvre de cette initiative, inspirée notamment du modèle israélien, a été confiée à Michel Van Den Berghe, Président Directeur général d’Orange Cyberdéfense.
Le projet de cyber campus est parti d’un constat : à l’heure actuelle, aucun pays européen n’est doté d’une telle structure, permettant à différents acteurs d’unir leurs compétences en matière de cybersécurité.
Un manque qu’entend bien combler la France, en mettant en place ce centre qui rassemblera entre 700 et 800 experts, qu’il s’agisse d’acteurs publics, d’universitaires, de start-ups ou de grandes entreprises.
Comme l’expliquait l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) lors d’une présentation du projet fin 2019, le cyber campus « visera à renforcer les synergies entre acteurs publics, privés et académiques, au travers de leur rassemblement au sein d’un même lieu de dimension nationale, attractif, connecté aux développements en Régions et visibles en Europe et à l’international ».
L’ANSSI seule ne dispose en effet pas des ressources suffisantes pour intervenir auprès de toutes les entreprises victimes de cyberattaques, ces dernières se retrouvant alors sans structure vers laquelle se tourner.
Le 16 juillet 2019, le Premier ministre Édouard Philippe avait confié le processus de préfiguration du cyber campus à Michel Van den Berghe, Président Directeur général d’Orange Cyberdéfense depuis 2014.
Le groupe Orange est né de la fusion, en 2000, des activités de téléphonie mobile de France Télécom et de Orange plc, qui était auparavant une entreprise britannique. En 2001, toutes les marques France Télécom Mobile ont été remplacées par la marque Orange.
Le service client Orange gère aujourd’hui, sur plusieurs continents, pas moins de 266 millions de clients. Le groupe est également reconnu dans le domaine de la cybersécurité, avec 2100 experts dans 160 pays.
Michel Van Den Berghe a remis début janvier 2020 un rapport d’évaluation du projet de cyber campus, compilant 60 entretiens, présenté lors du Forum International de la Cybersécurité fin janvier. Le rapport suggérait d’installer le campus de 10 000 m2 dans Paris ou à proximité du secteur d’affaires de la Défense. Ce devrait être chose faite, à la Défense, au cours du 1er semestre 2021.
Le cyber campus devrait fonctionner sur la base d’un financement mixte. Il sera en partie autofinancé par les entreprises et les organismes membres, via le versement des loyers et la facturation sur compte pro de services comme la location d’auditoriums ou de salles de réunion.
En parallèle, le campus dédié à la cybersécurité bénéficiera d’aides de l’État, encore à définir, et de subventions des collectivités territoriales, notamment de la part de la région Île-de-France.
Le budget nécessaire à l’installation du cyber campus est estimé à 11 000 euros par poste, pour un total de 700 postes répartis sur 10 000 m2, soit un montant global de 7,7 millions d’euros.
Plusieurs entreprises et organismes ont d’ores et déjà officiellement annoncé leur soutien à ce projet. Du côté des acteurs privés, on trouve notamment EDF, BNP Paribas, Axa, Enedis, L’Oréal ou encore Orange, tandis que dans le secteur public le cyber campus est soutenu notamment par le ministère de l’Économie et des Finances, le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, ainsi que la Police et la Gendarmerie nationales.
Le campus devrait également être un lieu de formation pour encourager de nombreux jeunes à se spécialiser dans le domaine de la cybersécurité.
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